Danger : Le CO2

MESSAGE DE PRÉVENTION
INFOS CO2


Fédération Française de Spéléologie


Spéléologues, plongeurs souterrains,


La saison estivale approche ainsi que de nombreux « ponts » qui seront pour certains d’entre vous l’occasion de se déplacer pour
aller visiter des cavités hors de leur terrain de jeu habituel.
Des remontées d’information provenant des départements de l’Ardèche et du Gard font état de la présence de taux de gaz
carbonique de plus en plus élevés.
Pratiquants assidus ou explorateurs faisant leurs premiers pas dans l’univers du monde souterrain, il semble opportun de vous
sensibiliser et de rafraîchir quelques notions sur le risque accru de présence de ce gaz carbonique dans nos cavités.
La Fédération française de spéléologie accompagne et a en responsabilité des publics et activités susceptibles d’être fortement
impactés par cet aléa. Il convient d’en tenir compte, d’être vigilant, d’adapter ses modes de pratiques et de savoir parfois renoncer.
Des incidents et accidents récents tendent à le démontrer.
Pour vous aider dans la préparation de vos sorties, quelques rappels :


AVANT –
Se renseigner sur la présence éventuelle de gaz carbonique dans les cavités de la zone géographique du site envisagé, en
contactant les Comités Départementaux de Spéléologie de la région visitée :

  • https://www.cds07.fr/
  • https://www.cds30.fr/ – La meilleure prévention est d’éviter le risque, de ne pas aller dans une cavité gazée… ! -En cas de suspicion de présence de gaz carbonique, équipez-vous d’un détecteur de gaz. Certes ce matériel est onéreux mais
    peut se mutualiser au niveau d’un club ou d’un CDS. Ci-dessous quelques exemples de détecteurs fiables (cf. Annexe 1) ; se méfier
    des détecteurs à bas coût trouvés sur le net qui offrent peu de garanties de fiabilité et de durée.
    Attention, les capteurs de CO2 sont en général limités à une valeur de 5 %. -S’assurer du bon fonctionnement de ce matériel, éventuellement de son état d’usure.

PENDANT –
Observer attentivement le milieu à la recherche de prise d’informations propices à la présence de CO2. Dans les cavités peu
ventilées, celui-ci s’accumule et se retrouve principalement dans les parties basses, déclives et confinées : puits borgne, zones
déclives, cloches en plongée…
Le détecteur doit précéder la progression du spéléo : devant soi en cas de laminoir et fixé à la cheville en cas de descente de
puits… -Mémoriser les symptômes de la présence de CO2 :
o Jusqu’à 2 % de CO2, il y a en général peu de symptômes gênants, mais la sensibilité est très variable d’une personne à
l’autre et on peut se sentir mal dès 1 %.
o Entre 2 et 5 %, essoufflement important et anormal, accélération du rythme cardiaque, de la fatigue, une lenteur
d’exécution, une pénibilité motrice, des maux de tête, des nausées.
o Entre 5 et 10 %, aggravation des symptômes précédents, des vertiges, une hypertension artérielle, une perte de
connaissance.
o Plus de 10 %, coma et décès. Cela peut arriver instantanément dans une poche de gaz à haute concentration, dans un
bas-fond ou en plongée dans une cloche ou une sortie de siphon.
À noter que l’effort entraînant une hyperventilation, le CO2 inhalé augmentera d’autant.
Il est très fortement déconseillé de s’exposer à plus de 5 % de CO2. -Être attentifs aux autres membres du groupe et à soi-même en identifiant les changements de comportement, les baisses de
lucidité ou d’efficience dans les déplacements, les sautes d’humeur.
-Savoir renoncer. En cas de gêne, il faut impérativement sortir de la zone gazée, la respiration redeviendra normale rapidement.
Une victime inconsciente devra être soustraite à l’atmosphère polluée et mise en PLS. Dans les cas les plus graves, une
oxygénothérapie normobare sera recommandée.
-Privilégier une zone d’attente en sécurité plutôt que de s’exposer à des risques non contrôlables ou maîtrisables. Être vigilant à
ne pas provoquer un sur-accident en voulant chercher une victime sans s’être protégé soi-même, ce qui peut être problématique
sous terre.

APRÈS
-Une intoxication au CO2 suivie d’une normalisation ne laissera pas de séquelles contrairement au monoxyde de carbone CO.
-Prendre en compte son état physiologique et poursuivre dans des dispositions qui permettront d’envisager avec plaisir et sérénité
la suite de la sortie.
-Informer le CDS de la région où se situe la cavité, de la présence ou non de CO2, et en cas de présence des taux observés, dans
quelle portion de la cavité, des conditions météorologiques de votre sortie et des caractéristiques de votre détecteur si vous vous
en êtes servis.
-Déclarer cet évènement sur le site fédéral RETEX lorsque celui-ci sera opérationnel (courant 2025)
-Assurer un contrôle de routine du matériel et l’entretenir pour en conserver un usage optimal.

Soyez curieux, pour rappel il existe des outils d’aide à la décision ainsi que des informations accessibles notamment dans les
nombreux menus et sous-menus sur le site internet de la FFS : https://ffspeleo.fr

Pour la spéléologie :
https://comed.ffspeleo.fr/docs_comed/prevention/22%20Plaquette%204SC%20gaz%20carbonique%20avec%20trait%20de%
20coupe.pdf
https://ffspeleo.fr/outils-d-aide-a-la-decision-speleo.html
https://ffspeleo.fr/informations-securite-speleologie.html
https://ffspeleo.fr/livret-psmi-fiches.html
Pour la plongée souterraine :
https://ffspeleo.fr/efps-sites-securisation.html

Bonnes sorties à tous, profitez-bien de l’été et au plaisir de vous croisez sur le terrain de jeux.
Commission Médicale/Pôle Santé -Secours